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HOMMAGE À RAYMOND GIRARDIN (1949 – 2023), Président-fondateur de l’AJCP

Confronté à un premier divorce difficile qui mettait en péril le lien avec sa première fille, Raymond fut ulcéré par la manière dont les pères étaient traités par les instances officielles dans les années 1990. Alors que la capacité éducative des mères était généralement sous-entendue (une mère étant considérée d’office comme   une « bonne mère »), celle des pères devait être démontrée et souvent attestée par des enquêtes sociales ou psychologiques. La garde de l’enfant était systématiquement attribuée à la mère et un droit de visite (sic !) « accordé » aux pères. Dans son cas, pourtant, ce fut de haute lutte que Raymond obtint la garde principale de sa fille aînée, puis de la seconde, se défendant avec fougue et opiniâtreté.

Ces expériences douloureuses lui donnèrent l’énergie et le courage de fédérer les forces de tant de pères concernés. Il fit sienne la devise « Un enfant, deux parents », maxime centrale de la préservation de l’équilibre et du bien-être de l’enfant. Ce principe, s’il n’était contesté par personne, était trop souvent négligé dans les faits, lorsque les enfants étaient empêchés de voir leur père régulièrement (et réciproquement !) et que les autorités tutélaires et les juges se déclaraient impuissants à faire respecter le droit aux relations personnelles qu’elles et ils avaient pourtant définies dans des conventions dûment signées et homologuées.

La première action de Raymond fut de créer l’Association jurassienne de la condition paternelle en 1993. (Elle prit une quinzaine d’année plus tard le nom d’Association jurassienne pour la coparentalité). Dès ses débuts, l’association s’étendit à la région englobant le canton du Jura, le Jura bernois et la Bienne francophone. En sa qualité de président, il reçut de très nombreux pères désemparés par une séparation conflictuelle et abasourdis par le peu de droits (et de considération) dont ils jouissaient et ainsi que par les obligations qui leur incombaient. Il les écoutait et les informait sur les divers aspects de leur situation et de celle de leurs enfants, leur indiquait les pièges à éviter, etc. À côté de cette activité de l’ombre, il organisa à Bassecourt, des conférences au retentissement mémorable, faisant appel à des conférenciers à la réputation internationale comme les psychologues et psychanalystes Ursula Kodjoe, Yvon Dallaire et Christiane Olivier. Ces événements visaient à informer un large public et les autorités de l’évolution des connaissances et des nouveaux paradigmes en matière de protection du bien de l’enfant dans les séparations difficiles.  

Raymond œuvra  également au développement des contacts avec les mouvements frères  de Suisse romande et du reste de la Suisse, contacts qui se concrétisèrent par la suite par la création de la Coordination romande des organisations paternelles et de l’Association suisse pour la coparentalité.

Nous lui sommes reconnaissants de l’énergie infatigable avec laquelle il s’engagea au service d’une plus grande égalité de droits et d’obligations dans les couples parentaux et pour la sauvegarde des rapports des enfants à chacun de ses deux parents, après séparation. En cela il fut visionnaire puisque dès 2014 l’autorité parentale conjointe devint la norme et non plus l’exception. Un premier pas qui en appelle d’autres.

Nous prions ses filles Maricolle et Sweta, ainsi que leurs familles, de croire à nos sentiments de très vive sympathie et de reconnaissance.

Le comité de l’Association jurassienne pour la coparentalité


Compte rendu – L’enfant dans les séparations conflictuelles : peut-on faire mieux ?

Le 17 juin 2021 a eu lieu le forum L’enfant dans les séparations conflictuelles : peut-on faire mieux ?

Vous trouverez ci-dessous les présentations des intervenants ainsi que le compte rendu du forum

M. Félix Schöbi, juge fédéral
M. Christian Nanchen, chef de l’Office de la jeunesse (Valais)
M. Sébastien Baettig, responsable Protection de l’enfant
M. Didier Roches, consultations
Dr Gilles Simon, chef du CMPEA

Compte rendu du forum

Pour l’Association jurassienne pour la coparentalité

Didier Roches, membre du comité


Autorité parentale conjointe: quel bilan après cinq années ? Et ensuite…?

L’AJCP bénéficie en 2019 d’une augmentation sans précédent d’adhésions (+20%) et de consultations (+200%) de parents, essentiellement de pères.

L’AJCP, avec d’autres groupements, s’est engagée dans le processus politique ayant conduit à la réforme législative, faisant, depuis le 1er juillet 2014, de l’autorité parentale conjointe le régime ordinaire et non plus l’exception. Bien que considérant ce changement comme un préalable indispensable, l’AJCP estime qu’il ne règle nullement de manière satisfaisante les séparations conflictuelles dans lesquelles les relations personnelles de l’enfant avec chacun de ses deux parents sont mises en difficulté, voire en péril.

Elle organise le samedi 14 mars de 8h30 à 12h15 un forum public « Autorité parentale conjointe : quel bilan après cinq années ? Et ensuite…? », en présence du juge fédéral M. Schöbi et de l’Office de la protection de l’Enfance du Valais.

Avec l’organisation de ce forum public, l’AJCP veut apporter sa contribution à la poursuite des réformes visant à sauvegarder les relations enfants-parents dans les situations de séparation et de divorce, réformes rendues nécessaires par les évolutions de la société. 

Le Forum est ouvert à tous sur inscription (voir plaquette de présentation au format PDF).


Un nouveau Comité pour l’AJCP et de nombreux projets pour la coparentalité

L’Assemblée générale annuelle de l’AJCP (Association Jurassienne pour la CoParentalité) s’est tenue ce 21 mai à Bassecourt.


Le comité de l’association a été particulièrement renforcé pour la période 2019-2022, en transition avec la petite équipe mixte qui oeuvrait jusqu’alors. De nombreux parents séparés ont en effet contacté l’association ces derniers mois relativement au bien être des enfants de parents séparés, ou au contexte de la séparation.

Les membres réunis ont définis plusieurs axes de travail dans les prochains mois, et notamment :

  • La promotion de la garde alternée pour les enfants selon la jurisprudence du Tribunal fédéral d’avril 2018 qui s’appuie sur les conclusions de recherches en sciences sociales et psychologie scientifique.
  • La défense de l’égalité des droits des deux parents séparés dans les situations de la vie courante et vis à vis des institutions (école, crèche…)
  • La promotion de la médiation entre parents lors de séparations, et notamment conflictuelles.
  • La reconnaissance et la lutte contre les violences domestiques conjugales, tant envers l’enfant, le père ou la mère.
  • La refonte du site internet et la présence de l’association sur les réseaux sociaux.

La nouvelle équipe prépare également une table ronde publique pour dresser un bilan de cinq ans de pratique de l’autorité parentale conjointe. Il s’agira, avec les institutions jurassiennes qui seront prochainement contactées, de mettre en perspective les
changements intervenus depuis le 1 er juillet 2014 dans le traitement des séparations parentales avec enfants, avec focalisation sur l’intérêt des enfants. Cet événement est prévu pour le printemps 2020.

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